Dédensifier le projet immobilier sis 46 rue des Trois Frères (voeu)
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Le voeu ci-dessous a été présenté par Emile meunier lors du conseil d’ardt du 1er mars 2021. Il n’a pas été adopté mais sera en parti satisfait, la Mairie demandant à la RIVP d’utiliser des matériaux biosourcés et de remplacer le béton par le bois (hors besoin de butonnage).

Considérant le permis de construire délivré par la Mairie le 21 mai 2019 à la RIVP en vue de construire un immeuble d’habitation de sept logements sociaux de R+5 après démolition d’un immeuble existant de R+2 comportant déjà sept logements certes plus petits;

Considérant la délivrance de ce permis malgré l’avis négatif de la Commission du Vieux Paris en date du 22 février 2018 qui “s’oppose à la perte de ce bâtiment très simple, caractéristique de l’habitat ancien du quartier et dont l’échelle basse marque le paysage architectural de la rue”;

Considérant qu’il s’agit d’un projet de densification du bâti dans un quartier, et en particulier dans la rue concernée, déjà très dense, et peu lumineuse, alors même que l’un des objectifs principaux de la révision actuelle du Plan Local d’Urbanisme est d’inventer un nouvel urbanisme de la respiration afin d’adapter Paris au réchauffement climatique;

Considérant que l’actuelle cours intérieure sera amputée de près de la moitié de sa surface pour y construire une partie du bâtiment prévu alors même que l’un des objectifs principaux du futur PLU est “d’augmenter la surface au sol non bâtie”;

Considérant qu’il importe, pour minimiser l’impact environnemental de chaque construction, de “se poser systématiquement la question de la réhabilitation avant la démolition”, ainsi que le prescrit le Plan Climat et qu’en l’espèce rien ne permet d’établir que la réhabilitation n’était pas possible;

Considérant que le même Plan Climat, voté à l’unanimité du Conseil de Paris en 2017, dispose également que chaque chantier doit “favoriser l’usage des matériaux aux cycles de vie les moins émissifs en carbone tels que le bois produit à proximité́ du territoire” et qu’en l’espèce le dossier du Permis de construire indique que le projet sera composé presque exclusivement de béton préfabriqué matricé et d’aluminium;

Considérant que ce projet dénaturerait la cohérence architecturale de la rue, en s’alignant sur les immeubles les plus hauts et en présentant une façade et un toit moderne sans aucun effort esthétique qui tranche avec le style montmartrois, alors même que la Ville projette de faire inscrire Montmartre au patrimoine mondial de l’UNESCO;

Considérant la fragilité avérée des immeubles attenants qui ne semble pas avoir été prise en compte par le porteur du projet;

Considérant que ce projet ne prend pas en considération les habitant.e.s des immeubles voisins qui subiraient une perte significative de luminosité, un vis-à-vis démultiplié et une augmentation des nuisances sonores;

Considérant que, s’il est impératif d’augmenter la part de logements sociaux à Paris et en particulier dans les quartiers les plus riches comme Montmartre, cela ne doit pas se faire au prix d’une surdensification du quartier,

Le Groupe Écologiste et Citoyen de la Mairie du 18e arrondissement émet le vœu que la Ville de Paris :

  • tout en réaffirmant sa volonté d’atteindre l’objectif de la loi SRU d’ici 2025 et d’encourager la mixité sociale à Montmartre, demande à la RIVP de remettre à plat le projet à l’aune des objectifs du futur PLU en réétudiant le choix de la réhabilitation plutôt que la destruction, et en portant une attention toute particulière à la préservation des surfaces au sol non bâties, à la préservation des immeubles attenants, à la limitation de la hauteur, à l’utilisation des matériaux de construction biosourcés et locaux, à l’esthétisme général du projet pour valoriser la candidature de Montmartre au patrimoine mondial de l’UNESCO.