Derrière le mur de graffitis de la rue Ordener, dans le 18ème arrondissement, se cache une friche de 3,7 hectares, propriété de la SNCF qui accueillera demain un nouveau quartier. Ce projet Ordener-Poissonniers se trouve à la croisée des enjeux qui traversent notre Ville : d’une part créer des nouveaux espaces verts pour préparer la ville au réchauffement climatique et d’autre part loger les gens en particulier les plus modestes et les classes moyennes pour que Paris ne devienne pas une ville pour riches et touristes. En effet, situé dans un des arrondissements les plus denses de Paris, souffrant d’un déficit important d’espaces verts, le 18ème, est aussi un arrondissement accusant des écarts sociaux parmi les plus forts de Paris.
Afin de répondre à ces enjeux, nous devons repenser la vision de l’urbanisme et notre façon de faire la Ville. Le nouveau projet Ordener-Poissonniers, issu d’une longue et intense négociation, va dans ce sens.
La première version du projet proposée par la SNCF était bien loin de répondre aux besoins du quartier et de ses habitant·e·s : un seul square de seulement 4000 m², soit à peine 10 % d’espaces verts entourés d’immeubles et de béton.
Grâce à la mobilisation incroyable des habitant·e·s soutenu·e·s par les élu·e·s écologistes, lors de la précédente mandature (2014-2020), nous avons pu obtenir une première évolution du projet avec la programmation d’un espace vert d’un hectare, soit 10 000 m², ainsi que la diminution sensible du nombre de logements et de bureaux prévus, laissant ainsi la place à l’installation d’un nouveau conservatoire de musique.
Conscient que malgré cette première victoire, le nouveau projet restait insuffisant au regard de la densité de l’arrondissement et de son manque d’espaces verts, nous avons poursuivi notre mobilisation aux côtés des collectifs d’habitant·e·s Chapelle Dépôt Ordener et Un Parc Extra-ordener, jusqu’à occuper illégalement le terrain lors d’une belle journée festive. Comme candidat·e·s écologistes à la Mairie de Paris, nous avons fait de ce projet une priorité.
A l’issue du premier tour des élections municipales, et dans le cadre de l’élaboration de l’accord de mandature, nous avons continué de porter notre engagement en faisant inscrire une réévaluation du projet avec la SNCF visant à diminuer la densité et à augmenter la part d’espaces verts. Ceci, toujours dans le souci d’offrir aux habitant·e·s une vraie qualité de vie, encore trop souvent réservée à quelques privilégiés.
Grâce à tous ces efforts conjoints, demain, c’est finalement un parc de 1,5 hectare d’un seul tenant et près de 2 hectares d’espaces verts au sol, soit plus de 50 % de la surface totale, dont pourront jouir les habitant·e·s. Le projet est moins dense et minéral. En matière de logement, le projet en prévoit désormais 400 (au lieu des 620 initiaux), principalement sociaux, et le nombre de bureaux a été diminué et remplacé en grande partie par des résidences à destination des étudiant·e·s et des jeunes actifs. Le projet permettra enfin la création de plusieurs équipements publics attendus : un conservatoire de musique, une nouvelle crèche et une école, ainsi qu’un foyer de jeunes travailleurs.
Ce projet, fruit d’une mobilisation collective d’envergure, est la première étape d’un changement de vision de l’urbanisme à Paris, plus en phase avec le défi climatique auquel nous sommes confronté·e·s tout en intégrant les enjeux sociaux.
Le PLU, document qui fixe les règles d’urbanisme à Paris, est en cours de révision et prévoit de donner la voix aux habitant·e·s lors de différents temps de concertation. Gros chantier des prochaines années, il constitue un nouveau pas par lequel nous aurons l’occasion de redessiner ensemble notre territoire et d’en faire une ville résiliente face au changement climatique, riche d’espaces de respiration verts, une ville solidaire garantissant l’accès à un logement digne à toutes et tous. En somme, une ville qui allie justice climatique et justice sociale.
Vous pouvez compter sur les élu·e·s écologistes pour porter, avec vous et pour vous, ce beau projet.
Fatoumata Koné, présidente du Groupe Ecologiste de Paris,
Anne-Claire Boux, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la politique de la Ville,
Emile Meunier, conseiller de Paris et conseiller du 18e arrondissement,
et les élu·e·s écologistes de Paris