Portrait de Thierry Cayet
Partager

Thierry est conseiller délégué auprès du maire du 18e chargé de la mise en oeuvre de la politique zéro déchet

Quel parcours t’a-t-il amené à ton engagement municipal ?

Ancien cuisinier en maison bourgeoise en Touraine, puis pour la direction de grandes entreprises à Paris (pour les assurances, une compagnie pétrolière…), je suis devenu gardien d’immeuble pour un bailleur social dans l’arrondissement depuis une vingtaine d’années. C’est lors de cette dernière période professionnelle que j’ai pu me saisir de l’action collective : en m’engageant comme délégué syndical à la CGT et aussi, convaincu de la nécessité de l’écologie politique, comme conseiller chargé du périscolaire au sein du groupe des Verts sous Delanoë. Sur la fin de ce mandat et au-delà, je me suis fortement mobilisé pour l’organisation des acteurs historiques de notre économie circulaire locale que sont les biffins de la Porte Montmartre. Même si toutes les questions ne sont pas encore résolues, j’ai quand même la satisfaction d’avoir œuvré pour que les biffins se constituent en l’association Sauve qui peut, et à la création du Carré des biffins – une première parisienne !

C’est le fort dynamisme de la campagne des dernières municipales et de la nouvelle équipe qui ont achevé de me persuader de repartir pour une nouvelle aventure. J’apprécie particulièrement le sens du collectif de mes camarades, et d’autant plus que ma nouvelle délégation, la mise en œuvre de la politique Zéro déchet, suppose une approche transversale qui implique de nombreuses autres délégations : propreté et économie circulaire, petite enfance, alimentation, plan Climat, sport, mais aussi commerces, seniors et j’en oublie sans doute !

Justement, peux-tu nous développer ton action au sein de ta délégation ?

La première année de la mandature et ses contraintes sanitaires n’ont pas favorisé les rencontres nécessaires, mais je l’ai tout de même mise à profit pour mieux préparer mon action. En espérant que l’on ne sera pas de nouveau soumis aux épuisantes vidéoconférences qui ne sont par ailleurs pas de nature à la large mobilisation dont nous avons besoin !

Il m’importait que le premier site de mise en œuvre du « zéro déchet » soit la porte Montmartre, un quartier populaire dont les habitant.es, en prise avec de nombreuses difficultés sociales, ont peu l’occasion d’en sortir et sont d’autant plus sensibles aux questions environnementales. Ils ont par ailleurs un fort besoin de restauration de l’image de leur quartier. Impulser une dynamique dont les habitant.es et leurs enfants, aux côtés des associations, des commerçants et des acteurs publics sont les premiers moteurs pour faire du quartier un exemple me semblait nécessaire et judicieux.

La Maison bleue est porteuse du projet, le Centre Paris Anim’ Binet, Paris Habitat et le Syctom (syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de la région), les premiers partenaires.
Pour rendre le projet concret et qu’il prenne sens au quotidien pour tou.te.s, j’ai imaginé mettre un appartement témoin à disposition pour illustrer les bons réflexes du quotidien. Je mise beaucoup sur la dynamique impulsée par les enfants et il faut reconnaître que l’école Dorléac est un acteur très engagé. Au point où le maire a envoyé un courrier aux 200 élèves qui ont ramassé les déchets du square Binet. Une bourse aux jouets va être organisée par le Centre Paris Anim’ lors de la fête de quartier. Côté Petite enfance, une grande opération autour des couches lavables va être impulsée – elle a demandé beaucoup de travail et de pédagogie pour faire en sorte et faire savoir que cette mesure ne donne pas d’avantage de charge de travail aux mères (ou aux pères investis !). Des consultations avec les commerçants, il ressort déjà l’opération de la baguette offerte pour chaque personne venant avec son sac à pain. A terme, un commerce de vrac sera accueilli. La délégation du sport porte sa part avec l’installation à venir d’une fontaine à eau et la communication auprès des clubs sportifs pour dissuader de l’utilisation des bouteilles en plastique jetables. Nous travaillerons également avec Frédéric Badina à la récupération et au recyclage d’objets au gré de la mobilisation des habitant.es; et à la distribution de lombri-composteurs en mairie après une petite formation. Je souhaite aussi travailler sur le conditionnement et les emballages des repas en portage à destinations des seniors.

Par ailleurs, j’essaie de faire bouger les lignes auprès de nos partenaires socialistes sur la question de Noël et notamment des sapins… Les résistances ont été fortes, mais je suis confiant, les lignes bougent petit à petit. Enfin, un autre projet me tient à cœur et qui, lui aussi, demandera beaucoup de pédagogie et de soutien de la part de notre groupe : tenter de mettre en place une filière de récupération de déchets auprès de la population rom.