Comment as-tu investi ta délégation ?
Si j’ai d’abord reçu son attribution à une femme comme parti-pris très genré, j’ai vite réalisé tout son intérêt : ménager une place à la génération future, et œuvrer à son bien-être dans l’espace public et plus largement, dans la ville.
Les deux axes que je souhaite y inscrire sont la reconnexion à la culture et à la nature. C’est l’exemple type du Maquis d’Emerveille, ce square de Montmartre aménagé et animé pour éveiller les tout-petits, les sensibiliser au vivant, au soin à porter à toutes les espèces, à la découverte de la terre, du végétal, de notre habitat, par l‘émerveillement. En travaillant sur le sensible, ce qui nous entoure, l’esthétique, en liant nature et culture, avec des boîtes à senteur, des espaces restés sauvages, l’expérience d’un terrier, et la musique, les sculptures, marionnettes, la lecture… Les adultes sont invités à se mettre à hauteur d’enfant et partagent le voyage en changeant d’espace-temps, en renouant avec leur cinq sens, en épousant la temporalité plus lente des tout-petits. Accompagner les parents ou les accompagnants à donner de la confiance au tout jeune âge, pour que l’enfant s’éprouve dans son être et ce qui l’entoure, réalise avoir un rôle, et soit acteur de sa vie.
Je déplore que de la « chose passive » avant Dolto, on soit passé à l’enfant dit tout éponge, comme s’il ne pouvait pas être actif à partir de l’expérience de son ressenti. La culture avant 6 ans doit être prise au sérieux.
C’est aussi dans ce sens que j’ai mis en place cette année la première Nuit blanche des tout-petits (0-7ans).
Sur l’approche écologique de la délégation, il y aussi encore le complexe sujet du traitement des couches, mais je laisserai Thierry Cayet en charge de la mise en place d’un premier Territoire Zéro déchet Porte Montmartre l’aborder.
Et il m’a semblé essentiel de travailler à l’accueil des enfants et des familles sur le territoire.
Nous avons créé une Maison des assistantes maternelles rue Damrémont, et valorisé la communication médico-sociale, sur la Caf, les associations spécialisées sur les violences familiales, les problématiques du handicap, le dispositif AVIP favorisant l’insertion professionnelle par l’accession rapide à une place en crèche pour les chômeur/se.s de longue durée.
J’ai revu le parcours des jeunes parents : en avançant la date de la première commission d’attribution à décembre pour faciliter l’organisation des familles et en veillant à la transparence du système; en transmettant l’information sur les modes d’accueil classiques et les modes alternatifs de garde ; en organisant un speed dating entre parents et nounous avec l’association Gribouille ; en donnant des repères pour les gardes partagées ; en créant, avec Sarah Proust, le service de Relais Info Familles mobile tous les mois, hors les murs.
Enfin, rendez-vous le 20 novembre pour la Journée des droits de l’enfant !
Qu’est-ce qui t’a amenée à devenir élue d’arrondissement ?
J’ai grandi et vécu dans le 18e , et étudiante, j’avais déjà tenu mes premières permanences en mairie… sur l’accès aux droits. Mon militantisme est aussi passé par les cours donnés en prison avec l’association Genepi, et ma participation au collectif Libertaire Pico y pala – un festival de cinéma autour des luttes politiques en Amérique du sud : lutte contre les expropriations des terres fertiles des paysans, promotion des usines en autogestion, dénonciation des ingérences étatsuniennes… Et toujours par le cinéma, travailler autour de documentaires sur les ZAD, la problématique rrom… Puis j’ai voulu changer de levier d’action en agissant au sein des institutions : j’ai dépassé ma défiance envers les partis et j’ai adhéré à EELV en 2013. Je me suis engagée dans le groupe local, la vie du parti et jusqu’aux municipales qui m’ont permises ce mandat d’élue locale proche du terrain.